Recherche & Education

Une méthode d’impression 3D rotative multimatériaux

Une équipe de chercheurs de la Harvard John A. Paulson School of Engineering and Applied Sciences et du Wyss Institute for Biologically Inspired Engineering de l’université de Harvard s’est inspirée de la nature pour mettre au point une méthode d’impression 3D assez surprenante : en s’appuyant sur les structures en formes d’hélice que l’on retrouve principalement dans les plantes, ils ont conçu une imprimante 3D qui combine 4 matériaux différents et une buse rotative permettant de déposer un filament hélicoïdal. Pour l’instant, l’équipe aurait imprimé en 3D des structures de différentes rigidités dont les applications pourraient être intéressantes en robotique par exemple. 

Ce n’est pas la première fois que l’Homme s’appuie sur le comportement de la nature pour innover : en impression 3D, on évoque souvent le biomimétisme et de nombreux projets viennent imiter les structures qui nous entourent. On pense par exemple aux structures en treillis qui reproduisent les nids d’abeille. Dans ce projet en particulier, il s’agit de s’inspirer des formes hélicoïdales que l’on retrouve dans nos systèmes biologiques, aussi bien dans les plantes que dans nos muscles. En fait, ce sont nos protéines qui s’assemblent entre elles et qui, en prenant cette forme d’hélice, déclenchent leur contraction. Il serait donc intéressant de pouvoir concevoir une structure capable de se contracter grâce aux propriétés du matériau. C’est la piste explorée par nos chercheurs. 

La forme hélicoïdale est intégrée au filament déposé (crédits photo : Harvard John A. Paulson School of Engineering and Applied Sciences)

Fonctionnement de l’impression 3D rotative multimatériaux

La solution de fabrication additive imaginée est composée de 4 cartouches contenant des encres différentes – imaginez de grandes seringues. Elles sont reliées à une buse complexe rotative qui, au fur et à mesure de son déplacement, permet de créer un filament avec des propriétés hélicoïdales. Natalie Larson, auteure de l’étude, explique : « L’impression rotative multimatériaux nous permet de générer des filaments hélicoïdaux fonctionnels et des treillis structurels dont l’architecture est contrôlée avec précision et, en fin de compte, les performances. »

Justement, côté applications, les chercheurs seraient en mesure d’imprimer des structures capables de se contracter lorsque soumises à une tension. Cette contraction serait programmable en fonction du degré d’enroulement des encres entre elles. Ils pourraient également jouer sur la rigidité des structures imprimées en 3D : la matrice de base serait souple et à l’intérieur, on aurait des encres rigides réglables, à l’image d’un ressort métallique dans un matelas mou. L’équipe explique que cela pourrait être utile pour créer des charnières dans des robots souples par exemple.

La plateforme d’impression développée comprend 4 cartouches (crédits photo : Harvard John A. Paulson School of Engineering and Applied Sciences)

Et les travaux de recherche n’en sont qu’à leurs débuts ! Le champ des possibles est large et il nous tarde de voir quels seront les prochains développements ! Natalie Larson conclut : « En concevant et en construisant des buses avec des caractéristiques internes plus extrêmes, la résolution, la complexité et les performances de ces structures hiérarchiques bioinspirées pourraient être encore améliorées. » En attendant, retrouvez plus d’informations ICI

Que pensez-vous de cette méthode d’impression 3D rotative multimatériaux ? Partagez votre avis dans les commentaires de l’article. Retrouvez toutes nos vidéos sur notre chaîne YouTube ou suivez-nous sur Facebook ou Twitter !

Mélanie W.

Diplômée de l'Université Paris Dauphine, je suis passionnée par l'écriture et la communication. J'aime découvrir toutes les nouveautés technologiques de notre société digitale et aime les partager. Je considère l'impression 3D comme une avancée technologique majeure touchant la majorité des secteurs. C'est d'ailleurs ce qui fait toute sa richesse.

Share
Publié par
Mélanie W.

Articles récents

Application du mois : une restauration dentaire réussie grâce à l’impression 3D résine

Les flux de travail numériques avancés et la fabrication additive transforment le domaine de la…

14 novembre 2025

FELIX 3D printers et ses imprimantes 3D industrielles modulaires conçues pour la personnalisation et la rapidité

Dans l'impression 3D industrielle, l'échelle et la standardisation vont souvent de pair. Mais depuis sa…

13 novembre 2025

Test de la RAISE3D RMS220 : la première imprimante SLS de RAISE3D

Raise3D fête cette année ses dix ans. Connue pour ses imprimantes FDM professionnelles, les séries…

13 novembre 2025

TPM3D présentera une nouvelle solution SLS au Formnext 2025

Alors que le frittage sélectif par laser (SLS) est un procédé de fabrication additive de…

12 novembre 2025

Hi.Stories préserve le patrimoine culturel grâce à l’impression 3D

Les applications de la fabrication additive dans le secteur de l'art et du patrimoine culturel…

11 novembre 2025

La stratégie de PioCreat pour une impression 3D plus intelligente et adaptée à chaque secteur

Sur un marché saturé d'imprimantes 3D « polyvalentes », le fournisseur chinois de solutions d'impression…

10 novembre 2025

Ce site utilise des cookies anonymes de visite, en poursuivant vous acceptez leur utilisation.