Recherche & Education

Des microstructures d’or pur imprimées en 3D

Et si vous pouviez imprimer en 3D des microstructures d’or pur? C’est l’objectif de la recherche menée par un groupe de scientifiques à l’Université de Twente aux Pays-Bas. A partir d’une technologie basée sur l’utilisation d’un laser, les chercheurs ont été capables de déposer de fines gouttelettes de métal pour concevoir des formes complexes qui présentent des caractéristiques de l’ordre de 10 microns. 

La fabrication additive métal est en croissance depuis quelques années, avec des solutions qui se développent largement sur le marché international avec une variété de métaux : aluminium, acier inoxydable, titane mais aussi des métaux précieux. De façon traditionnelle, les structures métalliques peuvent être fabriquées par des procédés lithographiques, par coulée, par frittage sélectif laser ou par fusion. Cependant, ces nouvelles méthodes ne sont pas encore adaptées à l’impression 3D de métaux sur une échelle dont la taille des caractéristiques est inférieure à 10 µm, ce qui serait intéressant pour l’électronique.

Un processus d’impression 3D basé sur une impulsion laser

La méthode utilisée est plus communément connue sous le nom de “Laser-induced forward transfer” ou LIFT. Le processus consiste à émettre une impulsion laser ultra-courte sur un film métallique d’une largeur d’un nanomètre à peine, impulsion qui fait fondre la minuscule gouttelette du métal en question. Cette gouttelette est ensuite éjectée sur sa cible et se solidifie lorsqu’elle atterrit.

Pour le moment, l’équipe explique que ce processus lui permet de créer des structures à partir de micro gouttelettes de cuivre et d’or. Les deux métaux ont des points de fusion similaires et, dans ce cas, le cuivre sert de support mécanique sur lequel l’or peut se former. Pour tester la méthode, l’équipe aurait imprimé en 3D une hélice de quelques microns à partir de gouttelettes d’or pur et de cuivre. Une fois la structure achevée, les chercheurs ont attaqué chimiquement le cuivre avec du chlore ferrique pour éliminer entièrement le support. Ce faisant, ils obtiennent un composite hélice autonome en or pur qui pourrait servir à la fois d’inducteur électrique ou de ressort mécanique.

En (b), l’or est contenu dans son support en cuivre, de la forme d’une boîte

Cette méthode ne vient pas sans défis; les chercheurs ont expliqué qu’ils craignaient que les deux types de métaux se mélangent à leur interface après leur éjection, ce qui pourrait compromettre la qualité finale de la structure imprimée en 3D. Le processus a donc été conçu pour éviter tout mélange. Elle a finalement obtenue une structure d’une rugosité de surface comprise entre 0,3 et 0,7 µm, les gouttelettes métalliques n’ayant qu’un volume de quelques femtolitres.

En termes d’applications de cette technologie LIFT, les chercheurs espèrent qu’elle sera utilisée pour imprimer en 3D des micro-composants destinés à l’électronique ou à la photonique, ainsi que pour des dispositifs micromécaniques et des capteurs pour des applications biomédicales. Enfin, ils souhaitent étendre la méthode à d’autres métaux. Vous pouvez retrouver l’ensemble de la recherche ICI.

Que pensez-vous de cette méthode d’impression 3D? Partagez votre avis dans les commentaires de l’article ou avec les membres du forum 3Dnatives.

Mélanie W.

Diplômée de l'Université Paris Dauphine, je suis passionnée par l'écriture et la communication. J'aime découvrir toutes les nouveautés technologiques de notre société digitale et aime les partager. Je considère l'impression 3D comme une avancée technologique majeure touchant la majorité des secteurs. C'est d'ailleurs ce qui fait toute sa richesse.

Share
Publié par
Mélanie W.

Articles récents

Le lancement d’un vélo entièrement imprimé en 3D en titane

Un nouveau chapitre dans le domaine du cyclisme de compétition s'est ouvert avec le lancement…

12 décembre 2025

8 raisons pour lesquelles utiliser l’impression 3D multi-matériaux

À mesure que l'impression 3D continue de mûrir, une évolution se démarque : l'essor de…

11 décembre 2025

Anycubic Photon P1, une imprimante 3D résine conçue pour offrir précision, performances avancées et compatibilité étendue

Selon une étude publiée par Verified Market Research, le marché de l’impression 3D résine devrait…

11 décembre 2025

Plus de 900 carreaux imprimés en 3D décorent l’entrée d’un hôtel de luxe

Si vous suivez l’actualité de la fabrication additive, vous avez peut-être déjà entendu parler du…

10 décembre 2025

#Startup3D : AM3L exploite la FA métal pour générer des architectures poreuses hautes performances

Nous terminons cette année avec une startup française qui nous vient tout droit du CEA…

9 décembre 2025

Imprimer en 3D des matériaux thermodurcissables sans support : une nouvelle approche plus rapide

Et si les procédés résine pouvaient s’affranchir des supports d’impression et ainsi faciliter le processus…

8 décembre 2025

Ce site utilise des cookies anonymes de visite, en poursuivant vous acceptez leur utilisation.