L’impression 3D à base de céramique, bientôt disponible au grand public ?

Imprimer en 3D à partir de plastique n’a jamais été aussi simple d’utilisation et peu coûteux qu’aujourd’hui. Cependant, imprimer à partir d’autres matériaux comme la céramique ou le métal reste encore un privilège des entreprises et industries.

Mais à quoi ressemblerait un futur où les matériaux ne seraient plus une limite aux possibilités de l’impression 3D ? Où une seule et même imprimante 3D pourrait donner vie à des objets composés de différents matériaux ? L’arrivée de nouveaux matériaux d’impression (le marc de café, les algues, le carbone entre autres) et l’apparition de nouvelles technologies (comme le MultiJet Fusion de HP ou le 2.5D Printing de Océ Technologies) nous en rapproche un peu plus chaque jour.

Des récentes expériences entre le marc de café et l’argile sont pleines de promesses.

À l’heure actuelle, les imprimantes 3D de bureau à partir de plastique PLA ou ABS sont les plus répandues. Mais le dernier projet du duo de designers hollandais Yao et Marlieke de chez Vormvrij 3D visent à rendre disponible au près du grand public l’impression 3D à base de céramique.

L’imprimante « maison » de Yao et Marlieke.

Yao et Marlieke ont tout d’abord réalisé des expérimentations au cours de l’été 2014 avec une machine « faite maison », principalement l’impression de séries de bouteilles, qu’ils commercialisaient via le site Etsy. L’efficacité et la fiabilité de l’imprimante utilisée la rendait particulièrement intéressante.

Avec une vitesse d’exécution dépendante du design de l’objet et de l’humidité de l’argile, une bouteille de 20 cm est imprimée en seulement 15 minutes. Toutefois, une étape de cuisson et de vernis restent nécessaires avant de pouvoir utiliser l’objet.

Leur dernier prototype est prometteur : contrôle du débit d’argile, utilisation de deux couleurs et types d’argile dans un même objet, rendu de meilleure qualité et un volume d’impression de 70 x 70 x 70 cm.

Marlieke estime toutefois qu’ « ils n’ont qu’effleuré du doigt les possibilités offertes par leur machine et les applications qui pourraient en émerger ». Pour prendre la mesure de leur travail, voici les photos du résultat obtenu pour l’impression du buste d’une personne scannée en 3D.

Le modèle original est scanné en 3D avant que le buste ne soit imprimé en 3D et retouché.

Au-delà de la nouveauté pour le secteur de l’impression 3D personnelle, Marlieke explique les changements que cela pourrait apporter pour des sculpteurs et leurs clients, « imaginez un sculpteur créant un portrait de son client. Il pourrait se servir de clichés, mais pour un meilleur résultat, il est d’usage que le modèle pose en personne le temps de la création. L’affaire peut alors prendre du temps et se révéler coûteuse pour le client. » 

« Mais imaginez faire appel à un sculpteur 3D avec qui le client vient discuter quelques minutes le temps d’un café. Le sculpteur prend quelques clichés haute résolution et scanne le buste juste avant que le client ne s’en aille. Et dix jours plus tard, le client reçoit chez lui une sculpture ayant l’aspect et le toucher d’une main de maître. »

Les séries de bouteilles imprimées en 3D l’été dernier par Yao et Marlieke

Yao et Marlieke ne destinent toutefois pas leur imprimante aux sculpteurs traditionnels, mais plutôt aux artistes et aux makers, qu’ils soient confirmés ou amateurs. Chacun pourrait ainsi débuter avec des formes brutes imprimées en 3D avant de s’essayer aux détails à la main, ou de réaliser directement des créations sur ordinateur.

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Etienne Moreau

Explorateur de labs à l’origine de MakerTour, le tour d’horizon à la rencontre de 50 fablabs et ateliers contemporains en France et en Europe qui aura lieu d'octobre 2015 à janvier 2016. Je termine mes études à Lyon au Programme I.D.E.A. (formation pluridisciplinaire entre business, sciences, design et sciences humaines sociales, dotée d’un fablab). Passionné d'impression 3D, de montagne et de sport sur mon temps libre!

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Etienne Moreau

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