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L’impression 3D selon HP – Entretien avec Pascale Dumas, PDG de HP France

Après l’annonce officielle en 2014 de son arrivée sur le marché de l’impression 3D, le constructeur américain HP déployait ses premières machines début 2017. Un laps de temps nécessaire pour apporter les dernières touches à son procédé de fabrication additive HP MultiJet Fusion et nouer des partenariats stratégiques pour déployer sa solution à l’international.

Depuis, le fabricant est passé à l’étape supérieure, en dévoilant des détails sur l’évolution de sa technologie concernant les prochains modèles de machines ou les futurs matériaux compatibles, mais aussi en communiquant sur les applications originales de ses clients tels que Nike, BMW, Jabil ou Johnson & Johnson. Afin d’en savoir plus sur les premiers pas de HP sur le créneau de l’impression 3D, nous avons eu le plaisir de poser nos questions à Pascale Dumas, PDG de HP France.

3DN : Comment se passe le développement de l’activité Impression 3D chez HP ?

Le démarrage de cette activité pour HP est très impressionnant. Commercialement nous sommes partis d’une page blanche mi-2016. Les premières machines ont été installées début 2017 puis nous avons accéléré notre développement sur la seconde partie de l’année 2017. Déjà plusieurs centaines de machines sont installées dans le monde.

Plusieurs clients ont rapidement poursuivi leurs investissements sur de nouvelles machines et les ventes concernent de nombreuses applications autour de la production de pièces de série. Pourtant, nous ne sommes qu’au tout début de l’histoire, avec d’immenses ambitions et une vision stratégique à long terme.

Pascale Dumas, PDG de HP France

3DN : Quelles sont les ambitions de cette activité ?

Notre volonté, c’est de changer la manière de concevoir et de fabriquer. Nous capitalisons sur les atouts de l’impression 3D : très faible coût de mise en production, flexibilité, personnalisation, innovation, time-to-market fortement accéléré, etc., ce que n’offrent pas les méthodes traditionnelles de production. Notre technologie révolutionnaire HP MultiJet Fusion permet enfin de proposer une productivité et un coût par pièce particulièrement intéressants pour la production de série.

3DN : Quelles sont les prochaines étapes pour HP ?

Changer la manière de concevoir et de fabriquer, cela implique des solutions industrielles de production. C’est ainsi que nous avons démarré et que nous allons optimiser notre offre actuelle (avec les solutions HP MultiJet Fusion 3200, 4200 et 4210). En parallèle, nous proposerons dès 2018 une solution plus compacte, idéale pour les designers, développeurs de produits et le monde de l’Éducation. Cette solution permettra de produire, de manière très simple, des pièces fonctionnelles en couleur avec la même qualité que sur la HP MultiJet Fusion 4200.

Ainsi, du premier prototype à la pièce de série, les fabricants de produits auront accès à la même technologie, supprimant de nombreuses étapes de conception et de contraintes et favorisant ainsi la créativité.

Déjà plusieurs centaines de machines sont installées dans le monde.

Pour ces deux solutions, un portefeuille de nouveaux matériaux se développe avec déjà quatre matériaux disponibles (2 PA12, PA12 chargé, PA11) ; la famille d’élastomères annoncée pour l’été et le polypropylène pour fin d’année. Sachant qu’ici aussi ce n’est que le début. Notre stratégie repose sur deux axes : multiplier les matériaux disponibles et les innovations, tout en optimisant les coûts.

Par la suite, nous proposerons également une solution métal. Nous notons toutefois que de nombreux clients produisent avec notre imprimante des pièces thermoplastiques qui étaient jusqu’à présent fabriquées en métal.

Une machine plus compacte, de nouveaux matériaux et une arrivée sur le métal sont quelques uns des développements en cours pour HP

3DN : Vous mettez aussi beaucoup en avant l’écosystème. Comment cela se concrétise ?

Pour réaliser nos ambitions, une technologie ne suffit pas. Il faut changer les méthodes de design, intégrer la fabrication additive dans les processus de production dans les usines. Il faut aussi proposer les bonnes matières, les bons procédés de finition de pièces. Nous avons des équipes entières chez HP qui travaillent sur ces sujets, mais nous ne le faisons pas seuls.

Nous collaborons avec les meilleurs experts au monde. Ainsi, nous avons des partenariats avec Autodesk, Siemens et Materialise pour les logiciels ; nous discutons aussi avec Dassault Systèmes et d’autres acteurs comme Sculpteo en France. Nous collaborons déjà avec 6 des plus grands chimistes mondiaux et plus d’une cinquantaine d’autres sont en cours d’accréditation pour intégrer notre plateforme ouverte de matériaux. Nous avons noué des partenariats avec Deloitte, SAP, sans oublier les centres de recherche partout dans le monde !

La France compte de nombreux très grands groupes qui réfléchissent à l’intégration de l’impression 3D en production.

3DN : Qu’en est-il du marché français en particulier ?

Nous avons démarré plus tard mais nous avons très vite construit des fondations solides avec une équipe dédiée pour le marché français. Nous avons noué une collaboration étroite avec 4 partenaires « Vente et Service » actifs (Decip, Kreos, Multistation et Visiativ) aux profils très complémentaires ; nous avons d’ores et déjà une dizaine de machines installées et de très beaux projets « manufacturing » en cours.

La France compte de nombreux très grands groupes qui réfléchissent à l’intégration de l’impression 3D en production. Ces projets auront un impact significatif et mondial dans l’industrie. Nous sommes par ailleurs très actifs sur l’événement l’Entreprise du Futur qui est un formidable accélérateur d’innovation. Nous serons incontournables sur la 3ème édition qui se déroule à Lyon le 18 janvier prochain.

Le parc français se compose désormais d’une dizaine de machines HP MultiJet Fusion

3DN : Un dernier mot pour nos lecteurs ?

Nous expliquons souvent que notre marché cible n’est pas l’impression 3D de prototypage telle qu’elle existe aujourd’hui mais bien la production de pièces de série. A ce titre, une grande majorité de nos clients sont des fabricants de pièces plastiques ou métal, utilisateurs de machines d’usinage, moulistes ou injecteurs. J’invite tous les designers et industriels qui pensent encore que l’impression 3D n’est pas pour eux, à découvrir ce que font nos clients avec nos machines !

Nous avons des dizaines de témoignages qui confirment que nous entrons dans une nouvelle ère de la production industrielle. Nous sommes très fiers d’être un des instigateurs de cette transformation majeure en termes de développement économique et social.

Alex M.

Fondateur de 3Dnatives

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Alex M.

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