Quelles sont les études pour travailler dans l’impression 3D ?

L’impression 3D s’annonce comme une vraie rupture technologique et une possible révolution industrielle dans la fabrication unitaire. Aujourd’hui, la demande de recrutement des ingénieurs spécialisés dans ce domaine est de plus en plus importante. Quelles sont les formations qui existent aujourd’hui pour devenir un expert dans le sujet ?

En France, une nouvelle expertise, MADMAN pour « Materials & ADditive MANufacturing », ouvrira au second semestre 2014-2015 aux Arts et Métiers ParisTech en partenariat avec le CNAM et l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture Paris-Malaquais, ENSAPM. Le but est de préparer les étudiants de l’ENSAM à ces nouvelles technologies de fabrication additive.

Avec 6 modules d’enseignement, la formation semble très complète : procédés de fabrication additive et robotique, ingénierie des matériaux, méthodologie de conception, conception générative et optimisation, des cycles des conférences industrielles et un projet final.

Structure treillis architecturée en béton fibré à hautes performances (Ductal®), coulé dans un moule en sable obtenu par impression 3D. Crédit photo: EZCT Architecture & Design Research.

Un des responsables pédagogiques de l’UEE, Imade Koutiri, nous donne son avis concernant les formations :

« C’est un sujet qui est encore assez récent et pour lequel il y a encore beaucoup de choses à faire. Mettre en place des formations n’est pas simple surtout pour des formations que l’on veut large, c’est-à-dire ne se focalisant pas uniquement sur la partie procédé mais ayant une certaine ouverture sur la partie matériaux, optimisation et autre. La formation de troisième année que l’on propose à l’ENSAM a la chance d’être de ce type, c’est-à-dire, une formation complète balayant tous les thèmes annexes liés à la fabrication additive. Elle s’articule autour de quatre grands thèmes. La partie procédé sera traité par l’ENSAM et par le laboratoire PIMM qui possède une équipe de recherche dédié à ces procédés. La partie conception et intégration sera traité par le laboratoire LCPI qui est un laboratoire de recherche spécialisé dans le domaine et qui s’est intéressé au sujet. La partie matériaux qui est le cœur de ces procédés et pour lequel je pense il y a un potentiel d’évolution important sera traité par le laboratoire PIMM de l’école, aidé du laboratoire du CNAM qui sont aussi spécialisés dans le comportement des matériaux, leur élaboration, microstructure, etc. Enfin la dernière partie, d’ailleurs très importante, est la partie d’optimisation géométrique des pièces. Elle se fait avec l’équipe « numérique » et les enseignants de l’école d’architecture Paris-Malaquais. En effet, ces procédés face aux procédés conventionnels ont la chance de laisser libre court à l’imagination concernant la géométrie des pièces. Les concepteurs peuvent dorénavant se focaliser beaucoup plus sur les surfaces conventionnels et optimiser la géométrie de la pièce par une structure nid d’abeille ou tout autre permettant de fortement alléger la pièce. L’ensemble de ces thèmes seront accompagnés de moyens expérimentaux permettant aux élèves de manipuler ces technologies. C’est l’enseignement de ces différents thèmes autour de la fabrication additive qui fait que cette formation est très intéressante et permettra aux futurs étudiants d’obtenir des connaissances solides dans ce domaine ».

Dans le domaine médical, ce sont 4 universités internationales qui se sont associées pour mettre en place le premier Master en BioPrinting, il s’agit de l’Université de Queensland et celle de Wollongong en Australie, ainsi que le centre universitaire d’Utrecht en Hollande et l’Université de Würzburg en Allemagne. Le programme de 2 ans permettra aux étudiants en médecine de se spécialiser en bio-fabrication et en médecine régénérative.

« Ce programme est vital si l’on veut s’assurer que l’Australie devienne un fer de lance et un acteur à forte valeur ajoutée dans les années à venir. Les diplômés seront au devant d’une industrie qui devrait connaître une forte demande, en partie à cause du vieillissement de la population à travers le monde et qui sera difficilement réplicable par d’autres pays. Chacune des 4 universités a réalisé des avancées significatives dans la biofabrication, notamment en chimie des polymères, en biologie cellulaire et en implants cliniques. Chaque université recevra 10 étudiants qui obtiendront un diplôme multidisciplinaire et une expertise reconnue dans le monde entier. » explique le Professeur Dietmar W. Hutmacher, qui dirige la recherche en biofabrication de l’université de Queensland.

De l’autre côté de l’Atlantique, l’institut America Makes (sorte de centre national de l’impression 3D) s’est associée avec le fabricant MakerBot pour le programme « One 3D printer into every school » (Une imprimante 3D dans chaque école) qui comme son nom l’indique compte aider les écoles publiques américaines à s’équiper en imprimantes 3D. En partie supportée par le gouvernement US, le programme propose au grand public de co-financer des projets éducatifs autour de l’impression 3D, permettant ainsi aux écoles intéressées d’acquérir un « pack Impression 3D » comprenant une Replicator 2, des bobines de filament ainsi qu’un accompagnement par les équipes de MakerBot. Plus d’infos sur : www.makerbot.com/academy

Photo imakethings.com

Dédié aux ingénieurs, scientifiques et architectes, un nouveau programme court de formation professionnelle commence au MIT (Massachusetts Institute of Technology) le 21 juillet. Nommé « Additive Manufacturing: From 3D Printing to the Factory Floor« , cette spécialisation se consacrera sur une compréhension globale de la fabrication additive allant des fondamentaux aux applications et aux tendances technologiques. L’enseignant du programme, John Hart, affirme que les participants auront des travaux pratiques dans les laboratoires avec des imprimantes 3D de bureau.

Vous trouverez aussi d’autres écoles et formation dans notre annuaire ICI

Merci à Imade Koutiri pour l’interview.

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Susana S.

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