Un capteur de sueur imprimé en 3D pour surveiller certaines maladies

Bien que les mois d’été présentent de nombreux avantages, il est important de dire que tout ce qui concerne la saison n’est pas amusant. La transpiration due à la chaleur est un phénomène inconfortable qui peut également laisser des marques gênantes sur les vêtements et nous rendre agités et malodorants. Mais saviez-vous que la sueur peut en fait être un élément clé pour aider les patients à suivre leur état de santé ? C’est ce sur quoi parient les chercheurs de l’Université d’Hawaii au Mānoa College of Engineering avec un nouveau projet où ils utilisent un capteur de sueur portable imprimé en 3D innovant, surnommé le « sweatainer », afin d’obtenir des informations clés sur la santé des patients.

La transpiration est en fait extrêmement bénéfique pour le corps. Il nous aide à réguler la température de notre corps ainsi qu’à éliminer les toxines. Mais c’est aussi une ressource vitale pour les médecins pour suivre différents indicateurs de santé. Dans ce cas, les chercheurs soulignent le fait qu’il est capable non seulement de fournir des indices sur la déshydratation, la fatigue et la glycémie, mais également d’aider à surveiller des conditions plus graves. Il s’agit notamment de la fibrose kystique, du diabète et de l’insuffisance cardiaque. Considérant qu’il y a environ 6 000 enfants et adultes atteints de fibrose kystique, 3,5 millions d’adultes atteints de diabète et 1,5 millions d’insuffisance cardiaque en France, cela pourrait être crucial pour aider à maintenir la santé de ces personnes. Et l’impression 3D a offert aux chercheurs la flexibilité nécessaire pour créer cet appareil innovant.

Les avantages du capteur de sueur imprimé en 3D

Bien qu’elle ne soit peut-être pas aussi largement discutée que des procédures telles que la prise de sang, la collecte de sueur est déjà utilisée dans le cadre de tests pour différentes maladies, en particulier la fibrose kystique. Cependant, les approches traditionnelles peuvent être coûteuses et difficiles car elles nécessitent l’utilisation de tampons absorbants ou de tubes microforés pressés contre l’épiderme pour capter la sueur. Cela nécessite bien sûr du personnel formé, une manipulation spéciale et un équipement de laboratoire coûteux. Même avec l’émergence des appareils portables, ils sont encore à usage unique. Mais grâce à l’utilisation de la fabrication additive, les chercheurs ont pu créer ce nouveau dispositif portable qui, selon eux, étend la capacité des dispositifs de sudation portables et constituera un pas de géant dans l’analyse de la transpiration.

Le capteur a été créé à l’aide d’une imprimante DLP commerciale (bien que la marque n’ait pas été mentionnée) et est un petit appareil portable dont la taille est similaire à celle d’un autocollant pour enfant. Il est capable de collecter et d’analyser la sueur et possède un certain nombre de caractéristiques uniques qui, selon les chercheurs, contribueront à stimuler l’innovation vers une surveillance de la santé personnelle plus accessible, pratique et efficace. Par exemple, le communiqué de presse mentionne la méthode de collecte de sueur «multi-tirage» qui pourrait permettre la collecte de plusieurs échantillons de sueur séparés pour analyse sur l’appareil ou en laboratoire. Selon les chercheurs, cela rend la collecte de la sueur plus pertinente et pourrait aider à ouvrir des possibilités de tests à domicile, de stockage d’échantillons pour de futures recherches et d’une meilleure intégration avec les méthodes de surveillance de la santé existantes. L’impression 3D médicale permet notamment de personnaliser chaque capteur pour qu’il soit adapté à chaque patient.

Tyler Ray, l’un des auteurs de la recherche ainsi qu’un professeur adjoint du département de génie mécanique, conclut : « L’impression 3D permet un mode de conception entièrement nouveau pour les capteurs de sueur portables en nous permettant de créer des réseaux fluidiques et des fonctionnalités d’une complexité sans précédent. Avec le sweatainer, nous utilisons l’impression 3D pour présenter les vastes opportunités que cette approche offre pour un prototypage accessible, innovant et rentable de dispositifs de sudation portables avancés. Si vous souhaitez en savoir plus, vous pouvez accéder à l’intégralité du document de recherche ICI.

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*Crédits photo de couverture : Roxanne Kate Balanay, Tyler Ray/ Université d’Hawaï