Interviews

Boston Micro Fabrication et la stéréolithographie à l’échelle microscopique

La fabrication additive continue d’évoluer, mais au lieu de grossir, elle devient cette fois plus petite, voire microscopique. Boston Micro Fabrication (BMF), basée comme son nom l’indique dans le Massachusetts aux États-Unis, est connue pour ses micro-imprimantes 3D de haute précision basées la stéréolithographie (SLA) permettant d’imprimer des pièces minuscules et extrêmement précises. Elle fait partie d’un nombre croissant d’entreprises travaillant sur l’impression 3D à l’échelle micrométrique. BMF a créé un processus basé sur le SLA, qui permet un niveau de précision qui en fait un concurrent direct de la fabrication traditionnelle comme le moulage par injection, mais avec des coûts nettement inférieurs et plus de détails. Nous avons rencontré John Kawola, le PDG de Boston Micro Fabrication, pour en savoir plus sur l’entreprise et sa technologie unique.

3DN : Pouvez-vous vous présenter ainsi que votre lien avec l’impression 3D ?

Je travaille dans le secteur de la fabrication additive depuis 1998, date à laquelle j’ai commencé ma carrière dans l’impression 3D chez Z Corporation, le développeur de la première imprimante 3D couleur. J’ai finalement occupé le poste de PDG, introduisant l’impression 3D couleur rapide et facile à utiliser dans un large éventail d’industries. Z Corp a été rachetée par 3D Systems en 2012. De là, j’ai fait un court passage dans la robotique, puis j’ai retrouvé le chemin de l’impression 3D, en rejoignant Ultimaker, le leader de l’impression 3D de bureau open-source, en tant que président de l’Amérique du Nord en 2016. Chez Ultimaker, j’ai contribué à établir et à développer sa présence en Amérique du Nord en développant le réseau de distribution et en augmentant la notoriété de la marque.

3DN : Qu’en est-il de Boston Micro Fabrication ?

Boston Micro Fabrication (BMF) a été cofondée en 2016 par le Dr Nick Fang, professeur au Massachusetts Institute of Technology (MIT), le Dr Xiaoning He, un entrepreneur en série et le Dr Chunguang Xia, un technologue expérimenté en impression 3D.  J’ai rejoint l’équipe car j’étais intrigué par la technologie et j’ai identifié ce que je considérais comme un marché mal desservi, la micro-impression 3D. Notre mission est de permettre la miniaturisation – en fabriquant des pièces, des composants et des emballages qui répondent à cette tendance de rendre les pièces et les produits de plus en plus petits. Vous pouvez l’observer dans de nombreuses industries, notamment les dispositifs médicaux, les MEMS et l’électronique.

3DN : Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur les imprimantes 3D ultra-haute résolution et le procédé de Boston Micro Fabrication ?

Le système microArch de la société utilise une approche d’impression 3D appelée PμSL (Projection Micro-Stereolithography). Basée sur les principes de la stéréolithographie, cette technique permet la photopolymérisation rapide d’une couche entière de résine avec un flash de lumière UV à une résolution à l’échelle micro, ce qui nous permet d’atteindre une précision et une résolution ultra-haute qui ne peuvent être atteintes avec d’autres technologies. Cette technologie représente une véritable percée industrielle en permettant aux fabricants de produits.

Crédits photo : BMF

3DN : Quelles sont les applications développées grâce à votre technologie ?

Nous avons des clients qui utilisent notre technologie pour imprimer des emballages de composants électroniques, des puces microfluidiques, des dispositifs médicaux tels que des têtes d’endoscope, ainsi qu’un nouveau cas d’utilisation émergent avec les micro-aiguilles – un moyen novateur et évolutif d’accroître l’efficacité de l’administration des vaccins.

3DN : Quels sont les avantages de la micro-impression 3D ?

Contrairement au moulage par injection et à l’usinage CNC, la microArch est capable d’atteindre une résolution de 2µm~50µm et des tolérances de +/- 10µm~25µm, ce qui permet de réaliser des prototypes rapides et des pièces finales sans moule et à très haute résolution. Nous fabriquons et vendons nos propres matériaux mais, en tant que société open-source, nous prenons également en charge une variété de matériaux différents tels que la résine résistante, la résine élastique, la résine de coulée, la résine haute température, etc. Cette polyvalence des matériaux offre aux ingénieurs et aux concepteurs, dans les domaines du médical, de l’électronique, de la microfluidique et des MEMS, la possibilité d’expérimenter le prototypage rapide en créant des pièces qui n’ont jamais pu être créées auparavant.

Crédits photo : BMF

3DN : Quelles sont les limites ? Comment travaillez-vous pour les surmonter ?

Comme toute entreprise d’impression 3D, nous travaillons toujours au développement de nouveaux matériaux qui permettront d’élargir les applications finales des pièces. Nous poursuivrons ce travail en interne et en partenariat avec des développeurs de matériaux pour continuer à améliorer les propriétés techniques de nos pièces.

3DN : Un dernier mot pour nos lecteurs ?

L’une des tendances les plus intéressantes dans le domaine de la fabrication additive est l’utilisation de pièces imprimées comme composants d’utilisation finale, et pas seulement comme prototypes. Pour ce faire, il faut toujours s’assurer que la pièce imprimée réponde à toutes les exigences techniques de la pièce fabriquée de manière conventionnelle ET que les coûts soient raisonnables. Nous pensons que la plus grande valeur de ce bouleversement concerne les pièces qui sont très difficiles et coûteuses à fabriquer de manière conventionnelle.  C’est particulièrement vrai pour les petites pièces et nous sommes donc enthousiastes quant à la valeur que nous pouvons apporter. Vous pouvez en savoir plus sur Boston Micro Fabrication sur notre site web ICI.

Crédits photo : BMF

Que pensez-vous de la technologie de Boston Micro Fabrication ? N’hésitez pas à partager votre avis dans les commentaires de l’article ou avec les membres du forum 3Dnatives. Retrouvez toutes nos vidéos sur notre chaîne YouTube ou suivez-nous sur Facebook ou Twitter !

Mélanie W.

Diplômée de l'Université Paris Dauphine, je suis passionnée par l'écriture et la communication. J'aime découvrir toutes les nouveautés technologiques de notre société digitale et aime les partager. Je considère l'impression 3D comme une avancée technologique majeure touchant la majorité des secteurs. C'est d'ailleurs ce qui fait toute sa richesse.

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Mélanie W.

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