Un accessoire imprimé en 3D transforme un smartphone en tensiomètre

Selon Santé Publique France, l’hypertension artérielle est la pathologie chronique la plus fréquente en  France, touchant près d’un adulte sur trois soit environ 17 millions de Français. Elle constitue l’un des principaux facteurs de risque de maladies cardio / neuro-vasculaires mais également d’insuffisance rénale et de démence. Le suivi est essentiel pour assurer la santé de ces patients. Ainsi, des chercheurs de l’Université de Californie à San Diego ont mis au point une nouvelle méthode pour rendre plus simple et surtout plus abordable le contrôle de la tension artérielle. Grâce à la fabrication additive, l’équipe a réalisé un accessoire qui transforme un smartphone en tensiomètre.

Pour ce faire, l’objet en plastique imprimé en 3D est fixé comme un clip sur l’appareil photo et le flash du smartphone. Lorsque l’utilisateur appuie sur l’accessoire, le flash s’allume sur le bout du doigt et est projeté sur l’écran sous la forme d’un cercle rouge. À l’intérieur de l’outil, un ressort permet à l’utilisateur d’appliquer différentes quantités de force, le cercle rouge s’agrandissant au fur et à mesure que l’utilisateur appuie sur l’accessoire. Le processus est effectué avec une application spécialement développée qui lit deux informations importantes à partir du cercle rouge individuel de l’utilisateur. La quantité de pression exercée par le bout du doigt est mesurée par la taille du cercle, tandis que la luminosité du cercle mesure la quantité de sang circulant à travers le bout du doigt. Enfin, l’algorithme de l’application est capable de convertir ces informations en valeurs de pression artérielle systolique et diastolique.

« L’utilisation d’un brassard de tensiomètre standard peut être difficile à mettre correctement, et cette solution a le potentiel de permettre aux personnes âgées de surveiller plus facilement leur tension artérielle », a expliqué la co-auteure de l’étude et collègue médicale Alison Moore, chef de la division de gériatrie de l’École de médecine de l’UCSD. L’équipe de recherche a déjà testé l’essai sur 24 volontaires du centre médical de l’UC San Diego et leurs résultats étaient comparables à ceux d’un brassard de tensiomètre traditionnel.

Un tensiomètre plus rentable

L’un des énormes avantages de cet accessoire pour smartphone est son coût de fabrication extrêmement faible. Actuellement, l’objet imprimé en 3D coûte un peu plus d’1€ à produire, mais l’équipe de recherche pense que le prix pourrait être plus bas s’il est produit en série. « En raison de leur faible coût, ces accessoires pourraient être distribués à toute personne qui en a besoin mais qui ne peut pas se rendre régulièrement dans une clinique », a commenté l’auteur principal de l’étude, Edward Wang, professeur de génie électrique et informatique à l’UC San Diego et directeur du Laboratoire de santé numérique.

Il poursuit : « un clip de surveillance de la pression artérielle pourrait vous être remis lors de votre examen » .À l’avenir, cela devrait contribuer à rendre la surveillance de la pression artérielle plus abordable et accessible. Un autre avantage du développement est qu’il n’a pas besoin d’être calibré avec un brassard. « Notre accessoire est un  système sans étalonnage, ce qui signifie que vous pouvez simplement utiliser notre appareil sans toucher un autre tensiomètre pour obtenir une lecture fiable de la pression artérielle. C’est ce qui distingue notre appareil des autres tensiomètres », explique Wang.

Les chercheurs travaillent actuellement à améliorer l’expérience utilisateur et la compatibilité avec différents modèles de smartphones. Ils ont fondé la société Billion Labs Inc. pour poursuivre et commercialiser le développement. Plus d’informations peuvent être trouvées dans le rapport scientifique ICI.

Que pensez-vous de cet accessoire imprimé en 3D ? L’utiliseriez-vous pour surveiller la tension artérielle ? Partagez votre avis dans les commentaires de l’article. Retrouvez toutes nos vidéos sur notre chaîne YouTube ou suivez-nous sur Facebook ou Twitter !

*Crédits de toutes les photos : Université San Diego